De La Bergerie Des Bons Soins

De La Bergerie Des Bons Soins Berger Belge

Berger Belge

Le Chien de Berger dans la littérature vétérinaire du XVIII Doc.Nunes

Le Chien de Berger dans la littérature vétérinaire du XVIII Doc.Nunes

Extrait de la thèse du Docteur Vétérinaire Hélène Nunes. ENVA 2005



DESCRIPTION DES RACES DE CHIENS DANS LA LITTERATURE VETERINAIRE DU XVIIIe SIECLE



LE CHIEN DE BERGER



1) Historique

Buffon considérait le chien de berger comme la souche de toutes les races canines. Il affirmait que ce chien en raison de ses oreilles droites ressemblait le plus à la race originaire.

« Le chien de berger est de tous les chiens celui qui approche le plus de la race primitive de cette espèce, puisque dans tous les pays habités par des hommes sauvages, ou même à demi-civilisés, les chiens ressemblent à cette sorte de chiens plus qu’à aucune autre; que dans le continent entier du nouveau monde il n’y en avait pas d’autres, qu’on les retrouve seuls de même au nord et au midi de notre continent, et qu’en France où on les appelle communément chiens de Brie, et dans les autres climats tempérés, ils sont encore en grand nombre, quoiqu’on se soit beaucoup plus occupé à faire naître ou à multiplier les autres races qui avaient plus d’agrément, qu’à conserver celle-ci qui n’a que de l’utilité, et qu’on a par cette raison dédaignée, et abandonnée aux paysans chargés du soin des troupeaux. Si l’on considère aussi que ce chien, malgré sa laideur et son air triste et sauvage, est cependant supérieur par l’instinct à tous les autres chiens, qu’il a un caractère décidé auquel l’éducation n’a point de part, qu’il est le seul qui naisse, pour ainsi dire, tout élevé, et que guidé par le seul naturel, il s’attache de lui-même à la garde des troupeaux avec une assiduité, une vigilance, une fidélité singulières, qu’il les conduit avec une intelligence admirable et non communiquée; que ses talents sont l’étonnement et le repos de son maître; tandis qu’il faut au contraire beaucoup de temps et de peines pour instruire les autres chiens, et les dresser aux usages auxquels on les destine; on se confirmera dans l’opinion que ce chien est le vrai chien de la Nature, celui qu’elle nous a donné pour la plus grande utilité, celui qui a le plus de rapport avec l’ordre général des êtres vivants, qui ont mutuellement besoin les uns des autres, celui enfin qu’on doit regarder comme la souche et le modèle de l’espèce entière ».

Cette affirmation était reprise par d’autres auteurs tels que Buchoz, Delisle de Sales et Valmont de Bomare et dans le Cours d’Histoire Naturelle. De même, Cuvier classait le chien de berger parmi les variétés les moins dégénérées.

Les chiens classés dans cette catégorie avaient, comme les chiens sauvages, les oreilles droites.



2) Morphologie

Le chien de Berger décrit par Daubenton dans l’Histoire Naturelle, était plus petit que le mâtin, le grand lévrier et le grand danois. Il mesurait environ 73 cm de long et 55 cm au garrot. Le train postérieur était plus haut que l’antérieur comme pour la majorité des races de chiens. Daubenton continuait la description par une comparaison de la forme de la tête et du museau.

« (Les chiens de berger) ressemblent beaucoup aux mâtins par la forme de la tête et du museau, qui sont plus gros que dans les lévriers, et plus minces que dans les danois. Les chiens de Berger ont les oreilles courtes et droites, et la queue dirigée horizontalement en arrière, ou recourbée en haut, et quelquefois pendante: le poil est long sur tout le corps, à l’exception du museau et de la face extérieure des jambes, et même de la partie postérieure des jambes de derrière qui est au- dessous des talons : le noir est la couleur dominante de ces chiens ».

Comme l’Abbé Rozier et Delisle de Sales, les autres auteurs insistaient pareillement sur le poil et les oreilles droites des chiens de berger:

« (Les chiens de berger) ont les oreilles droites et pointues, le museau effilé, le poil rude, et la partie inférieure du corps mince et décharnée, ce qui leur est commun avec tous les chiens originairement sauvages ».

Dans Instructions pour les bergers et pour les propriétaires de troupeaux, Daubenton précisait l’avantage et l’inconvénient de la coupe des oreilles, habituelle pour les chiens de berger, ainsi que l’intérêt des chiens bien velus :

« On leur coupe le bout de l’oreille, afin qu’ils entendent plus facilement : mais il y a un inconvénient; l’eau de la pluie entre dans leurs oreilles et les incommode (...) les chiens bien garnis de poil, supportent mieux le froid et la pluie que les autres ».

Les descriptions du chien de Berger étaient peu détaillées et assez semblables. Les chiens de berger étaient des mâtins plus petits, au poil plus long et aux oreilles droites.

Daubenton précisait la couleur de la robe de ce chien parce que celle-ci n’était pas tout à fait noire :

« du gris sur la gorge, sur la poitrine et sur le ventre; les jambes et la queue ont plus de fauve que de noir, il y a aussi deux taches de couleur fauve au-dessus des yeux, et quelques teintes de cette même couleur sur le museau ».



3) Utilisations

De part son nom, le chien de berger aidait le berger pour la conduite du troupeau et particulièrement celui des ovins. Il rassemblait le troupeau et empêchait qu’un animal ne s’écartât du troupeau et n’allât faire des dégâts sur le terrain avoisinant. Lorsque le territoire du troupeau était vaste, un chien pour cent moutons suffisait. Mais dans le cas contraire, il fallait au moins trois ou quatre chiens pour cent moutons. Le chien de berger défendait également les moutons contre les loups toutefois deux conditions étaient nécessaires : il devait être assez fort et être soutenu par un mâtin. Mais le chien de berger était plus un conducteur qu’un défenseur du troupeau. Il était le plus souvent substitué dans ce deuxième emploi par le mâtin. Il était décrit comme un chien très obéissant qui avait l’instinct naturel de conduire le troupeau. Ses qualités étaient d’être hardi, vif, vigoureux, actif et docile. Il était cependant peu répandu en France et dans les pays limitrophes. Daubenton expliquait que le collier garni de pointes de fer protégeait le chien des éventuelles morsures au cou faites par les loups. La chaîne permettait de retenir le chien près du berger.